Вручение 6 ноября 2012 г.

Страна: Франция Место проведения: город Париж, ресторан "Друан" Дата проведения: 6 ноября 2012 г.

Премия Ренодо

Лауреат
Сколастик Муказонга 3.8
Руанда, начало 1970-х. В лицее Богоматери Нильской, недалеко от истока великой египетской реки, молодые девушки готовятся стать теми, кем их хотят видеть: хорошими женами, хорошими матерями, хорошими христианками. Их жизнь проходит в обыденных трудах и заботах. Но под кажущимся спокойствием тлеет расовая ненависть, которая может разгореться в любую секунду. "Этническая" квота ограничивает количество учеников, гонения множатся, а молитвы становятся отчаяннее. Что же сделают обитательницы лицея Богоматери Нильской, чтобы смело встретить новую эпоху лицом к лицу?

Премия Ренодо за эссе

Лауреат
Франк Мобер 0.0
Caroline, una joven prostituta independiente y desenfadada, conoce en 1958 al genial Alberto Giacometti, que queda intrigado y arrebatado por la extraña joven que pronto es la única mujer a la que quiere contemplar. La muchacha de veinte años terminará convirtiéndose en su diosa, su «desmesura» y su última modelo; ni siquiera Marlene Dietrich logrará desplazarla del taller ni del corazón del artista. Unas páginas fascinantes en las que Maubert da voz a la mujer que amó al gran escultor del siglo XX, su locura, su «Grisaille».

Карманный формат

Лауреат
Pascale Gautier 0.0
Il y en a une qui prie, une autre qui est en prison, une autre encore qui parle à son chat, et certaines qui regardent les voisines de haut en buvant leur thé infect. Leurs maris ont tous disparu. Elles sont vieilles, certes, mais savent qu'elles pourraient bien rester en vie une ou deux décennies encore, dans ce pays où il n'est plus rare de devenir centenaire. Alors elles passent leur temps chez le coiffeur, à boire et à jouer au Scrabble, à essayer de comprendre comment fonctionne un téléphone, à commenter les faits divers, à critiquer leur progéniture qui ne vient pas assez, à s'offusquer de l'évolution des moeurs... Elles savent que le monde bouge, et qu'elles devraient changer leurs habitudes, mais comment faire, à leur âge ? Aussi, l'arrivée de Nicole, une "jeunesse" qui entame tout juste sa retraite, et l'annonce d'une catastrophe imminente, vont perturber leur quotidien. Ce nouveau roman de Pascale Gautier est irrésistible par sa fraîcheur, sa volonté de prendre avec humour le contre-pied de certaines idées reçues sur la vieillesse. On y retrouve avec délectation la causticité et la liberté de ton qui caractérisent ses précédents textes.

Премия Ренодо для лицеистов

Лауреат
Лайонел Дюрой 0.0
Reclus dans la petite république ethniquement « pure » pour laquelle ils ont combattu leurs voisins croates et bosniaques, les Serbes de Bosnie sont pourtant aujourd'hui les gens les plus désespérés qui soient. Un voyage aux confins de l'Europe et une méditation sur la guerre et l'inaptitude au bonheur.

Pourquoi la fille du général Mladic, commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide, s'est-elle tirée une balle dans la tête avec le revolver préféré de son père ? C'est pour tenter de répondre à cette question que Marc, écrivain, passionné depuis toujours par le destin des enfants de criminels de guerre, s'envole pour Belgrade en novembre 2010 alors que rien ne va plus dans sa propre vie. À Belgrade, il est amené par d'étonnants hasards, ou malentendus, à rencontrer quelques-uns des plus proches lieutenants du général Mladic, des hommes pour la plupart recherchés pour crimes de guerre. Ce sont eux qui l'encouragent à partir pour la petite République serbe de Bosnie ou, disent-ils, il rencontrera le véritable peuple serbe, celui qui a gagné la guerre et continue de se battre aujourd'hui contre les Musulmans.

Arrivéà Pale, la capitale historique des Serbes de Bosnie, un ancien village de montagne devenu une ville de trente mille habitants prise sous un mètre de neige, Marc découvre une population emmurée dans le désespoir, abandonnée de tous, mais cependant persuadée d'avoir mené une guerre juste. Les ex-officiers ne nient pas avoir commis les crimes les plus épouvantables contre leurs anciens voisins musulmans et croates, mais ils estiment avoir agi en état de légitime défense et avoir été trahis par leurs anciens alliés français. Pour se justifier, ils font à Marc le récit de leur guerre, ne cachant rien des atrocités qu'ils ont commises, ou qu'ils ont subies. Marc ne les juge pas – des jours et des nuits durant il les écoute. Ce sont pour la plupart des hommes attachants, exceptionnels parfois, qui luttent aujourd'hui contre leur propre conscience, contre leurs cauchemars aussi, enfermés dans une prison dont ils sont les geôliers. L'écrivain éprouve à leur endroit une curieuse empathie, comme si cet enfer dans lequel ils se sont enfermés faisait écho à son propre désarroi.

« Nous croyons qu'à rompre avec la source du mal nous allons pouvoir inventer notre propre vie et apporter le bonheur à nos enfants », écrit-il, « alors que nous sommes faits de ce mal et qu'ainsi il continue de nous habiter et de nous ronger quoi que nous décidions, et quel que soit l'endroit du monde ou nous allions nous réfugier. » Ce que vivent ces hommes est finalement pour Marc l'écho le plus exacerbé, le plus terrifiant, de ce que nous sommes nombreux à vivre chacun silencieusement au fil de notre propre destin.